Cinq romans contemporains sont à découvrir pour les élèves de Terminale spécialité HLP (Humanités, Littérature et Philosophie). Au programme : lectures, rencontres, recherches, échanges… soutenus par une rencontre hebdomadaire avec leur professeure de Français, Mme Floch, et le documentaliste, M. Michel.
Les autres élèves et professeurs du lycée sont également invités à lire ces ouvrages. Une rencontre sera organisée sous la forme d’un échange autour d’un café pour confronter nos retours de lecture.
En février 2026, les élèves de la classe de Terminale, jurés du prix Folio, seront appelés à voter pour leur titre préféré.
La sélection pour l’édition 2025-2026

1 – Mokhtar Amoudi, Les conditions idéales
À dix ans, Skander atterrit à Courseine, en banlieue parisienne. L’Aide sociale à l’enfance lui a trouvé une famille d’accueil : la mystérieuse Madame Khadija. Là-bas, il comprend vite que sa passion pour le dictionnaire ou ses bons résultats scolaires ne l’aideront pas à s’intégrer. Entraîné par les jeunes du Grand Quartier, il parvient à faire de la rue son royaume, mais s’éloigne chaque jour davantage de son rêve de devenir quelqu’un…
2 – Charles Aubert, Danser encore
Johann Trollmann, dit « Rukeli », rêve de devenir champion de boxe. Mais dans l’Allemagne des années 1920, à quel avenir ce jeune Tsigane peut-il aspirer ? Déterminé à forger son destin, Rukeli enchaîne les compétitions. De victoire en victoire, il commence à se faire un nom et tombe éperdument amoureux de la belle et blonde Olga. Leur mariage célébré, le couple s’installe à Berlin alors que l’ascension d’Hitler est elle aussi accomplie. Scruté et méprisé par les nazis, Rukeli refuse d’émigrer aux États-Unis et décide de défier le Reich…
3 – Laurence Cossé, Le secret de Sybil
« De dix à quatorze ans, j’ai connu l’amour. Je ne le savais pas, j’aurais dit qu’il s’agissait d’amitié. J’ai fait le rapprochement bien plus tard, après m’être essayée à ce qu’il est convenu d’appeler amour : ce que j’avais connu à dix ans n’était pas d’une autre nature. À ceci près qu’il n’entrait dans la joie d’alors ni saisons ni brouillards, ce qui est rarement le cas entre adultes. C’est la sécurité affective dont j’ai le souvenir, la sécurité absolue nous baignant comme une mer chaude qui me fait appeler amour ce que nous avons partagé, Sybil et moi. Nous vivions là un privilège, une grâce que je ne pensais pas en ces termes mais dont toutes les fibres de mon être étaient sûres.
Puis le froid est venu. Il m’a fallu longtemps pour admettre que Sybil s’était détachée de moi, et encore des années pour comprendre que j’en savais bien peu sur elle. »
4 – François-Henri Désérable, L’usure d’un monde
Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu’il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l’usure d’un monde : celui d’une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.
5 – Marion Fayolle, Du même bois
Dans une ferme, l’histoire se reproduit de génération en génération : on s’occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l’étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer.
Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s’imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce.